Par Jean-Pierre Besse, Jacques Girault
Née le 4 décembre 1912 à Warloy-Baillon (Somme), morte le 24 juin 1990 à Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse) ; institutrice ; résistante ; militante syndicaliste du SNI ; militante communiste dans la Somme ; conseillère municipale d’Amiens (Somme) de 1945 à 1959.
Fille de Léon Lemaire, directeur de brasserie, qui, gravement blessé pendant la Première Guerre mondiale, devint maire communiste de Corbie (Somme) en 1935, sœur de Julia Lamps, Lucie Lemaire fut déclarée « adoptée par la Nation » en 1931 (selon les termes du Tribunal de première instance d’Amiens).
Lucie Lemaire entra en 1929 à l’École normale d’institutrices de la Somme et en sortit en 1932. Institutrice, elle participa à la Résistance comme responsable régionale de l’Union des femmes françaises dans la clandestinité. Membre du comité directeur du Front national à l’issue du premier congrès départemental en mars 1945, elle était rédactrice de Picardie Libre, organe départemental du Front national tiré à 17 000 exemplaires en 1944 et 25 000 en 1945.
Membre du Comité local de Libération, Lucie Lemaire devint conseillère municipale d’Amiens et cinquième adjointe au maire socialiste SFIO, Maurice Vast, en avril 1945, sur la liste républicaine antifasciste et laïque composée de socialistes, de communistes et de radicaux socialistes qui fut élue dans sa totalité. Elle fut réélue conseillère municipale sur des listes communistes en octobre 1947, en juillet 1950 et en mars 1953.
Candidate aux élections législatives dans la Somme, en octobre 1945, elle figurait en troisième position sur la liste communiste qui eut deux élus : Louis Prot et René Lamps, son beau-frère.
Lucie Lemaire épousa en juillet 1947 à Amiens Michel Couillet, agent de la SNCF, futur député et secrétaire de la Fédération du Parti communiste français communiste. Elle conserva son nom de naissance par la suite. Le couple eut deux garçons.
Comme institutrice, Lucie Lemaire, militante du Syndicat national des instituteurs, fut nommée directrice de l’école Paul Baroux, à Longueau. Passionnée de pédagogie, elle introduisait dans son enseignements, des approches culturelles appréciées (poésie, danse, chant) et entendait ainsi élargir le champ des connaissances de ses élèves et leur faire aimer l’école.
Lucie Lemaire, qui vivait à Ault après sa retraite, dont son mari était maire et conseiller général, mourut dans un accident de la circulation.
Par Jean-Pierre Besse, Jacques Girault
SOURCES : Arch. Mun. d’Amiens, série D. — Le travailleur de la Somme, 1944-1970. — Le courrier picard, 1945-1990. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par Jaquy Lamps et Eliane Lefevre. — Note de Julien Cahon.