PLUQUET Michel, Ange, Pierre

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Né le 15 décembre 1924 à Leers (Nord), fusillé le 23 novembre 1943 à Bourges (Cher) ; ouvrier agricole ; résistant FTP du Cher.

Michel Pluquet naquit dans une famille nombreuse, troisième de sept enfants et très catholique. Avec un groupe de jeunes de sa commune située près de la frontière belge, il partit avant l’arrivée des troupes allemandes, en direction de Bourges où vivait la tante d’un voisin et ami de Michel. Malgré l’interdiction faite aux réfugiés par les occupants de retourner dans le Nord, il quitta Bourges le 14 août 1940, A Leers, il travailla à l’usine Motte-Bossut. Son père Jules écoutait la BBC, Michel participait aux réunions de la Jeunesse ouvrière chrétienne JOC et le 11 novembre 1940 avec un groupe de jeunes, il déposa une fleur sur le monument aux morts, geste patriotique interdit par l’occupant allemand.

Devant la multiplication des rafles de main d’œuvre dans cette zone rattachée au haut commandement de Bruxelles, Michel Pluquet repartit pour le Cher où il travailla dans la ferme du Jay à La Guerche-sur-l’Aubois, la famille Debrade le considérant comme leur fils ; d’autres jeunes de Leers vinrent travailler dans des fermes voisines. En juin 1942, il retourna huit jours dans sa famille, leur faisant comprendre qu’il envisageait de rejoindre la France libre. Requis par le Service du travail obligatoire (STO) pour travailler sur le front de l’Atlantique,comme huit jeunes des fermes du secteur, ils partirent en train pour Saint-Nazaire le 18 février 1943. Affecté au Croisic, avec d’autres jeunes, il réussit à s’évader le 25 février et rejoignit le Cher puis le maquis d’Ivoy-le-Pré (Cher), entrée officielle le 2 septembre 1943. Il participa à des actions de sabotage puis fut arrêté, le 17 septembre 1943, lors d’une attaque du maquis par la Wehrmacht – c’est du moins ce qu’affirme son dossier du DAVCC. Alain Rafesthain précise qu’il a déposé aux archives du Cher le témoignage écrit d’un de ses codétenus faisant état de son arrestation à Gron (Cher), alors qu’il faisait partie d’un groupe retranché au bois des Usages, à deux kilomètres de ce village. Des FTP du groupe Melnick ont reconnu, après la guerre, d’après sa photo, un jeune de leur unité surnommé "Petit Joseph". La famille de Michel Pluquet indique deux dates différentes pour son arrestation : 16 et 17 septembre 1943. En effet, le 16 septembre le camp installé près de Bréviandes sous la responsabilité d’Eugène Goësse fut attaqué et cinq maquisards arrêtés.
Michel Pluquet fut emprisonné à Bourges, torturé, puis condamné à mort par le tribunal allemand de Bourges le 11 novembre 1943 et fusillé le 23 novembre 1943 à 7h47 à Montifaut, Polygone de Bourges, avec Gabriel Dordain, Julien Guillaume, Roger Melnick, Eugène Poulard, Georges Roger, Raymond Sadan et André Schulpen.

Michel Pluquet fut inhumé au cimetière Saint-Lazare, fosse 868, puis son corps rapatrié à Leers en 1949 où ses funérailles furent organisés le 26 mars. Il avait dix-huit ans.
Son nom figure sur la stèle commémorative du site de Montifaut et sur le monument aux morts de Leers.

Il fut déclaré « Mort pour la France » par décision du 24 avril 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143882, notice PLUQUET Michel, Ange, Pierre par Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 novembre 2013, dernière modification le 14 octobre 2022.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (Notes Thomas Pouty), 21P 662403, 21P 136331. — SHD, Vincennes, GR 16P 482420 (nc). — Arch.dép. Cher . — Alain Rafesthain, La liberté guidait leurs pas , résistants, déportés et évadés sous l’occupation, Royer, passé simple, 1993. – Notes Maurice Renaudat. — Jean-Claude Bonin, AERI . — Mémorial GenWeb. – État civil.

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