SAINT-MARTIN Narcisse

Par Gilles Pichavant

Né en juillet 1818 à Canteleu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; manœuvre ; arrêté et poursuivi pour coalition en 1830.

Narcisse Saint-Martin avait 12 ans et 3 mois, en octobre 1830. Il serait né à Croisset, commune de Canteleu (Seine-inférieure, Seine-Maritime), où il demeurait en 1830. On ne retrouve pas son acte de naissance à Canteleu, mais à cette époque il y existait une famille Saint-Martin, dont le père était ouvrier charpentier dans les chantiers navals de Croisset. Malgré son jeune âge, Narcisse fut arrêté et poursuivi pour délit de coalition.

Le procès eut lieu à Rouen, le 12 octobre 1830. Il fut jugé avec Auguste Monnier*, 15 ans, et Martin Le Fieux*, 15 ans, poursuivis pour le même motif, mais sans avoir été arrêtés.

Cette coalition s’inscrivait dans un vaste mouvement social qui avait pris sa source à Sotteville-lès-Rouen et dans le Faubourg Saint-Sever de Rouen en fin août, s’étendit à toute la région rouennaise. Elle donna lieu à des affrontements avec la garde nationale et la gendarmerie à Darnétal (Seine-inférieure, Seine-Maritime). Les ouvriers réclamaient la limitation de la durée quotidienne du travail à 12 heures sans perte de salaire, des augmentations de salaire, et la révision des règlements intérieurs des filatures. Une grande effervescence gagna toutes les corporations et tous les âges. Le 9 septembre, un bataillon de la garde nationale fut dirigé dans la vallée de Déville (Seine-inférieure, Seine-Maritime), accompagné d’un détachement de cavalerie, et la remonta jusqu’à Malaunay. La cavalerie poussa jusqu’aux dernières usines de Montville. De concert avec les autorités, locales le commandant du bataillon visita tous les établissements. C’est vraisemblablement au cours de cette opération que Narcisse Saint-Martin fut arrêté. (voir Coeffier, Halavent, Amourette)

Après avoir entendu les témoins et les prévenus, le tribunal déclara qu’il n’en résultait pas « à suffire pour faire aux nommés Saint-Martin, Monnier et Le Fieux l’application de la loi pénale », les relaxa, et ordonna la mise en liberté de Narcisse Saint-Martin.

Pour la coalition du Faubourg Saint-Sever de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), voir : Adonis Amourette, Dominique Labois, Alexandre Levézier, Théodore De Longmare, Alphonse Leloutre, Stanislas Loison, Jacques Revers ; pour celle de Barentin et Pavilly, voir : Louis Coeffier, Pierre Drély. Pour la Vallée du Cailly, voir Jean-Isidore Prévost. Pour Darnétal : Nicolas Halavent. Pour la répression d’un attroupement de Rouen, voir : Paul Caumont. Coalition d’enfants Narcisse Saint-Martin

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article175677, notice SAINT-MARTIN Narcisse par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 26 septembre 2015, dernière modification le 7 octobre 2015.

Par Gilles Pichavant

SOURCE : Arch. Dép. de Seine-Maritime, Greffe du tribunal correctionnel Rouen, jugements (du 5 avril 1829 au 24 octobre 1831), Cote 3U4-1320 — Journal de Rouen, du 28 août au 12 novembre 1830. — Gazette des Tribunaux, 15 novembre 1830.

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