HABOURDIN André, Joseph, Octave

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Né le 15 juillet 1903 à Bruay-en-Artois arrondissement de Béthune (Nord), mort le 28 février 1944 à Redl-Zipf (Autriche) ; soudeur à l’autogène à la SNCF ; déporté.

Fils naturel de Marie Lauchard, André Habourdin fut légitimé par le mariage de sa mère et de d’Ernest Habourdin en décembre 1909. Il alla à l’école primaire. Il se maria le 25 août 1928 dans son village de naissance avec Maria Ben, un enfant naquit en 1932. Il travailla dès 1926 aux chemins de fer en qualité de soudeur à l’autogène. La famille Carpentier vivait depuis 1933 au 14 rue des Postillons à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis).
De la classe 1923 au centre de recrutement d’Arras (Pas-de-Calais), il fut affecté spécial en septembre 1939 aux ateliers SNCF d’Ermont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) où il travaillait depuis 1934. André Haubourdin resta sans engagement ni syndical ni politique.
À la suite de plusieurs arrestations de FTP dont celle de Roger Gouffault dit Léon, le mercredi 16 décembre 1942 vers 12 heures 30, des inspecteurs de la BS2 interpellaient Maurice Duflot, chef d’équipe aux ateliers SNCF d’Ermont à son domicile de Saint-Leu-la-Forêt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Vers 17 heures les policiers interpellaient André Habourdin et Émile Carpentier sur leur lieu de travail, les perquisitions des vestiaires et des domiciles des deux hommes se révélèrent infructueuses.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, les déclarations d’André Habourdin concordaient celles de Maurice Duflot, en dépit des pressions physiques. « Duflot m’a apporté deux boîtes en tôle, fermées à chaque extrémité par un couvercle. Il m’a demandé de lui souder ces boîtes et j’ai accepté. […] J’ai effectué ce travail au vu et au su de tout le monde, car bien entendu, ne me doutais pas, comme vous me l’apprenez, qu’il s’agissait de corps d’engins explosifs. Il est bien évident que jamais je ne me serais prêté à ce genre de travail. […] il arrive fréquemment que nous effectuions les uns pour les autres de petits travaux de soudure pendant nos heures de travail. […] Je n’ai jamais su que Duflot avait été membre du Parti communiste ».
Livré aux Allemands, incarcéré, André Haubourdin était le 20 avril 1943 en compagnie d’Émile Carpentier dans le convoi de 997 hommes au départ de Compiègne à destination de Mauthausen (Autriche). Le transport arriva le 22 avril, il fut affecté au Kommando de travail de « Schlier », nom de code secret du site situé à Redl-Zipf, en Haute-Autriche. Cette usine secrète devait produire du carburant pour les fusées V2 et tester les réacteurs. Matricule 28129, André Haubourdin mourut le 3 février 1944.
Son épouse Maria déclara devant la commission d’épuration de la police ignorer s’il avait été maltraité lors de son interrogatoire.
Le nom d’André Habourdin figure sur la plaque commémorative à la gare SNCF d’Ermont-Eaubonne honorant les cheminots morts pendant la Seconde Guerre mondiale, sur le monument aux morts des déportés de la Résistance de Saint-Denis.
Par arrêté du 4 novembre 1993 publié le 4 janvier 1994 au Journal Officiel la mention « Mort en déportation » fut attribuée à André Habourdin. Il a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR). Il a été déclaré « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article177536, notice HABOURDIN André, Joseph, Octave par Daniel Grason, Gérard Larue, version mise en ligne le 11 janvier 2016, dernière modification le 22 mars 2020.

Par Daniel Grason, Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 77W 486 (dossier Henri Fongarnand), GB 114 bis BS2 carton 22 bis, KB 24, KB 67. – Bureau Résistance GR 16 P 282761. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO n° 02 du 4 janvier 1994. – Site internet Mémoire des Hommes. – État civil en ligne cote 3 E 178/68, vue 74.

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