BRUNEAU Irène [née AUROUZE Isabelle, Irène)

Par Alain Dalançon

Née le 14 août 1899 à Gap (Hautes-Alpes), morte le 20 juillet 1987 à Pézenas (Hérault) ; professeure à Angoulême (Charente), puis inspectrice primaire en Charente ; militante syndicaliste du Syndicat national des EPS (SNEPS), puis du SNCM (collèges modernes).

Mariage d’Isabelle Aurouze et de Marcel Bruneau
Mariage d’Isabelle Aurouze et de Marcel Bruneau

Irène Aurouze était la fille d’Emile Aurouze (1874-1926), alors étudiant, et de Marguerite Lussignol (1879-1969), institutrice. Élève de l’École normale d’institutrices de Grenoble (Isère) de 1915 à 1918, puis de celle de Lyon (Rhône) de 1918 à 1920, elle intégra l’Ecole normale supérieure primaire de Fontenay-aux-Roses dans la section des lettres, promotion 1920-1922. Elle rencontra au cours de cette période Marcel Bruneau, élève à l’ENI de Lyon puis à l’ENS de Saint-Cloud, qu’elle épousa le 30 août 1923 à Voiron (Isère), où son père était professeur à l’École nationale professionnelle. Elle-même, après avoir obtenu le certificat d’aptitude au professorat des lettres, avait été nommée à l’École normale d’institutrices de Bonneville (Savoie), tandis que lui était affecté à l’école primaire supérieure de filles d’Albertvillle (Haute-Savoie).

Son mari supportant mal le climat, et les époux étant affectés dans des établissements éloignés, ils demandèrent et obtinrent leur mutation en 1929 pour Angoulême (Charente), où ils effectuèrent tout le reste de leur carrière professionnelle. Lui fut affecté à l’EPS durant une année, puis à l’EN d’instituteurs et elle, à l’EPS de filles où elle demeura en poste, bien qu’ayant été admise en 1930 au certificat d’aptitude à l’inspection dans les écoles maternelles. Ils habitaient 123, rue Waldeck-Rousseau à Angoulême. Ils n’avaient pas d’enfants.

Tous deux militèrent syndicalement. Irène Bruneau fut élue sur la liste d’opposition à la commission administrative nationale du Syndicat national des EPS, qui devint majoritaire en 1931 sous la conduite d’Alcée Marseillan, et le demeura jusqu’en 1940. Membre du bureau national de 1937 à 1940, secrétaire chargée de la catégorie des professeurs puis chargée des intérêts matériels, elle fut rapporteur dans chaque congrès de questions diverses, en particulier de l’organisation des loisirs dans les EPS à celui de mars 1938. Lors du congrès de 1937, constatant la sous-représentation des femmes dans les organes directeurs du syndicat, elle proposa l’instauration de la parité femmes-hommes dans la désignation des membres de la commission administrative. Malgré un rejet par le congrès, sa parole fut en partie entendue puisque lors du renouvellement suivant, le nombre de femmes élues titulaires de la CA doubla, passant de 4 à 8, sur 25.

Elle devint secrétaire générale adjointe à la rentrée 1938 quand le bureau fut réorganisé à la suite de la démission de Marseillan et de Marie Laroche devenue directrice.

Irène Bruneau participa à la reconstruction du syndicat à la Libération dans son département et au niveau national, et fut à nouveau membre de la CA et du bureau du nouveau Syndicat national des collèges modernes de 1945 à 1948. À ce titre, elle fut élue titulaire du Comité consultatif de l’enseignement du second degré en mars 1945 dans le collège des professeurs féminins de collèges modernes (avec Jeanne Borgey comme suppléante) et représentante permanente du personnel au Comité consultatif (élection du 24 mai 1945).

Reçue au certificat d’aptitude à l’inspection des écoles primaire et à la direction des ENI en 1945, elle devint inspectrice primaire à Cognac (Charente) en septembre 1945, puis fut nommée à Angoulême en 1946.
Selon le rapport de l’inspecteur d’académie en 1949, son activité se caractérisait par une « double tendance, d’abord marquée par plus de sympathie aux disciplines syndicales qu’à la solidarité administrative, ensuite à exagérer l’importance des écoles maternelles et l’intérêt légitime qu’on doit leur accorder ». Il soulignait aussi son intérêt pour la pédagogie moderne. Son investissement et ses qualités professionnelles se traduisirent par l’extension de son secteur géographique au département voisin, ce qui provoqua une surcharge de travail constatée an 1955.

Elle partit en retraite en 1959.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18086, notice BRUNEAU Irène [née AUROUZE Isabelle, Irène) par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 24 octobre 2022.

Par Alain Dalançon

Mariage d'Isabelle Aurouze et de Marcel Bruneau
Mariage d’Isabelle Aurouze et de Marcel Bruneau

SOURCES : Arch. Nat., F17/25260.— Arch. IRHSES (dont bulletins du SNEPS, du SNCM). — JO, lois et décrets, 29 juillet 1948. — Arbre généalogique par Daniel Aurouze, geneanet. — Notes de Jacques Girault.

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