BIÉZUNER Félix

Par Daniel Grason

Né le 24 mai 1902 à Varsovie (Pologne), mort en 1943 à Auschwitz (Pologne) ; façonnier tricoteur ; militant de la Main-d’œuvre immigrée (MOI).

Fils d’Alexandre et de Erna Gdanska, Félix Biézuner vivait avec Lucienne Schoustermann au 128 rue Vieille-du-Temple à Paris (IVe arr.). Il exerçait la profession de façonnier tricoteur et était titulaire de la carte d’identité d’étranger valable jusqu’au 30 octobre 1942. Il était en relation avec Lévy Mark, deux inspecteurs de la BS2 l’arrêtèrent au domicile de celui-ci le 5 juillet 1943 vers midi au 19 rue du Caire (IIe arr.). Mark recherché pour « menées terroristes et complicité » était en fuite.
Fouillé, Félix Biézuner portait sur lui une carte d’identité au nom d’Émile Faes avec sa photographie, d’un livret militaire avec fascicule de démobilisation et d’un permis de conduire au même nom. Son domicile où se trouvait son amie Lucienne Schoustermann a été perquisitionné vers 20 heures 15. Les policiers saisissaient dans son sac à main cinq mille francs et une livre sterling, mais ni tract ni document édité par la sous-section juive du parti communiste.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, il déclara qu’il était sans travail depuis juillet 1942 et était domicilié en réalité 11 rue Poissonnière dans le IIe arrondissement. Très probablement frappé lors de son interrogatoire, il déclara : « Depuis juillet 1942, je vis dans l’illégalité était Juif polonais. Au début, j’ai vécu de mes économies, mais voyant qu’elles s’épuisaient, je me suis mis en rapport avec Mark » l’un des gros fabricants de tricots de Paris. Constant Biézuner se rendait chez lui au moment de son arrestation.
Quant à ses faux-papiers, il soutint qu’ils lui avaient été délivrés sur présentation de faux papiers au commissariat de Vincennes (Seine, Val-de-Marne). L’enquête menée par la BS2 fit apparaître que ces vraies fausses pièces d’identité lui avaient été délivrées contre rémunération par Pierre B… Brigadier des gardiens de la paix au commissariat de Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Constant Biézuner fut livré aux Autorités allemandes puis internée au camp de Drancy sous le matricule 3220, il a été déporté le 31 juillet 1943 dans le convoi n° 58 à destination d’Auschwitz (Pologne). Le convoi comptait mille déportés (hommes et femmes), 662 furent gazés à l’arrivée, 232 hommes et 106 femmes ont été sélectionnés.
Quand l’armée Soviétique libéra le camp le 27 janvier 1945, il ne restait que treize survivants dont cinq femmes : Genendel Goldsztajn, Esther Baginski, Hadassa Lerner née Tenenbaum, Rose Besserman, Rywka Grynberg et Mira Honel. Deux hommes étaient vivants Berek Baginski, et Maurice Honel, ex. député communiste de Clichy-Levallois (Seine, Hauts-de-Seine).
Sur le mur des noms rue Geoffroy-l’Asnier au Mémorial de la Shoah a été gravé le nom de Constant Biézuner.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196751, notice BIÉZUNER Félix par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 novembre 2017, dernière modification le 6 novembre 2017.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. Carton 14 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 12 juillet 1943, BA 2298, GB 130. – Site internet CDJC.

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