LOISIER Marie, Catherine, Trinité [née DENIS]

Marie Loisier était la fille d’Auguste Constant Denis, sabotier, et d’Anne Hélène Gaillard. Veuve de Lucien Loisier, elle était domiciliée rue de Saint-Dizier à Sermaize-les-Bains (Marne).

Le 29 août 1944, alors que ses habitants attendaient la libération qu’ils sentaient toute proche, la ville de Sermaize-les-Bains dans la Marne connut des heures tragiques.
Vers midi trente, des soldats allemands investirent la ville, tirant sur les passants et lançant des plaquettes incendiaires qui mirent le feu à une quarantaine de maisons.

Les soldats allemands ont aspergé le corps de Marie Loisier née Denis qui s’est embrasé. Grièvement brûlée, elle a été conduite à l’Hôpital de Saint-Dizier (Haute-Marne) où elle est décédée des suites de ses blessures le 16 octobre 1944.
Sa fille Antoinette Loisier qui lui portait secours a été mortellement blessée par un tir de mitraillette et elle est décédée dans la nuit du 29 au 30 août.
Ont été aussi massacrés, abattus ou brûlés vifs dans leurs maisons le 29 août : Roger Chollet, Marie Louis Delissus, Henri Fritsch, Georges Lambert, Pierre Mansion, Louise Paul née Cormann, Albert Petit et son épouse Marie Petit née Tixier, Paul Schaff et son épouse Paulette Schaff née Page.
À ces victimes, il faut ajouter André Froment qui, comme Marie Loisier, est mort des suites de ses blessures, et dont le nom a été ajouté à la liste des victimes civiles du 29 août 1944.

L’acte de décès de Marie Loisier dressé le 16 octobre 1944 à l’état civil de Saint-Dizier sur la déclaration du directeur de l’Hôpital-hospice de cette ville et transcrit le 7 novembre 1944 sous le numéro 42 à l’état-civil de Sermaize-les-Bains, déclare qu’elle y est décédée le 16 octobre 1944.

On a longtemps cru que ce massacre avait été perpétré par des SS. L’historien Jean-Pierre Harbulot a établi qu’il s’agissait de soldats ordinaires appartenant au 29e Régiment de Panzergrenadier, une « unité conventionnelle de l’armée régulière », autrement dit de « soldats ordinaires » de la Wehrmacht. Ce régiment faisait partie de la 3e Division de Panzergrenadier qui, après avoir combattu sur le front de l’Est en Russie, puis en Italie dans la région de Florence, a été ramené en Allemagne, rééquipé et renforcé, puis envoyé en France pour protéger la retraite de la Wehrmacht et ralentir l’avancée des la IIIe Armée américaine du général Patton.
Du 29 au 31 août 1944, des unités appartenant à ce régiment se sont livrées à des exactions à Sermaize-les-Bains et dans les villages meusiens de la vallée de la Saulx, Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville : exécutions sommaires, massacres de civils, maisons incendiées.

Sur le monument aux morts de Sermaize-les-Bains, le nom de Marie Denis veuve Loisier est inscrit avec celui de sa fille Antoinette Loisier sur la liste des « Victimes civiles » de la 2e guerre mondiale.