MARTIN Louis [Rhône]

Né le 10 février 1840 à Saint-Étienne (Loire) ; demeurant à Lyon (Rhône), 2, rue du Bon-Pasteur ; passementier (ex-caporal d’infanterie). Membre de l’Internationale.

En 1869, Louis Martin dirigea la grande grève des passementiers lyonnais. Il était alors très lié avec le socialiste polonais Wolowski réfugié en France (Arch. Mun. Lyon I 2/55, pièces 27 et 54).
Il était président de la Société des ouvriers passementiers à la barre de Lyon et les deux cents membres de la Société adhérèrent collectivement à l’Internationale le 1er août 1869 (cf. L’Internationale, 8 août 1869).

La plupart des sections lyonnaises de l’Internationale ayant disparu en 1868, L. Martin fit partie de la Commission d’initiative chargée de réorganiser l’association, et, le 25 janvier 1870, il fut désigné avec Doublé, Marmonnier, Arthur Martin et Saignier pour s’occuper des questions de comptabilité (il devait exercer les fonctions de trésorier). Tous les membres de la Commission d’initiative étaient révocables et rééligibles, mais Martin Louis ainsi que G. Blanc, Bourseau, Chol et A. Richard furent déclarés inamovibles « jusqu’à une décision spéciale et non prévue de la section ». Selon la police, L. Martin avait l’ambition de jouer à Lyon « le premier rôle, au lieu et place d’Albert Richard » (Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 31, le préfet au ministre de l’Intérieur, 11 mars 1870). Quoi qu’il en soit, le 13 mars, il fut, avec Didier, assesseur de Varlin qui présida une grande réunion de l’Internationale à Lyon. Ce même jour, il était nommé membre de la Commission fédérale de quinze militants qui succéda à la Commission d’initiative — Voir Léo Busque. Il était prévu que cette Commission fédérale serait renouvelée annuellement en assemblée générale ; deux délégués par corporation adhérente devaient être adjoints aux quinze membres élus (L’Internationale, 23 et 30 janvier, 27 mars 1870, Testut, L’Internationale, pp. 170 à 172).

Le 10 mai, il fut inculpé « d’affiliation à une association illicite et de société secrète » (Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 54).
Trois années plus tard, en novembre 1873, il collabora avec Hivert — Voir ce nom — à la mise au point du programme élaboré par Camet pour lui assurer une plus large audience. Cela lui valut d’être inculpé et d’être condamné, le 25 avril 1874, à six mois de prison, 50 F d’amende et cinq ans de privation des droits civiques (affaire dite du Complot de Lyon).
Voir C. Camet.

Il était marié, père de deux enfants.

Ont signé au nom de tous les ouvriers l’adhésion à l’Internationale le 1er août 1869 (cf. L’Internationale, 8 août 1869) : Martin L. président, Champailler trésorier, Fontany secrétaire. Et aussi : Denis Brussère, Chavanne, Antoine Choury, Deville, Fourneyron, F. Gravier, Alexis Jourjon, Joannès Minjard, Louis Monlier, H. Vouillon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65600, notice MARTIN Louis [Rhône], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 15 février 2020.

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, série U, procès-verbaux du tribunal correctionnel de Lyon, avril 1874. — Gazette des Tribunaux, 22-26 avril 1874. — M. Moissonnier, La Première Internationale et la Commune à Lyon, Paris, Éditions sociales, 1972.

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