BIGEX Alphonse

Ouvrier verrier ; militant du syndicat des tailleurs sur verre et cristaux de Lyon (CGT), secrétaire de la première fédération des verriers.

Alphonse Bigex assura avec Clausse Philippe et Rey Eugène le secrétariat de la première organisation nationale des verriers créée à Lyon en 1890 et dont l’organe, hebdomadaire, bimensuel, enfin mensuel, fut Le Réveil des Verriers.

Après l’échec de la grève de 1891 à Lyon, qui fit tomber la première fédération du verre, il remonta le syndicat lyonnais avec Eugène Rey. Dans l’année, il relança une seconde fédération du verre dont le congrès constitutif eut lieu à Lyon, et se traduisit par la fusion des ouvriers verriers du Rhône, et celle des verriers du Nord. Son 2e congrès se tint à Fourmies (Nord) en 1892. Cette organisation nationale dura jusqu’en 1898. Ses principaux animateurs furent : Baudot M., Jean Bernadé, Bonnardel E., Émile Jaboulay, Rauzier M., Stingre L. Les administrateurs de la fédération étaient Birker, Boisnard V., Revelin L. et Vinay P.

À l’issue du premier congrès international des verriers tenu à Fourmies du 14 au 18 juillet 1892, Alphonse Bigex fut élu trésorier, Philippe Clausse étant secrétaire.

Après la création de la 3e fédération française des verriers, en 1903, il continua à avoir une activité syndicale dans la section fédérale du sud-est. En 1905, il fut délégué au congrès de Rive-de-Gier de la fédération nationale du verre. Il y présenta un rapport du syndicat de Vierzonville, qui combattait le travail aux pièces dans la verrerie. Il fit voter un ordre du jour allant dans le sens de sa suppression et de son abolition dans toute la corporation ouvrière.

En 1910 il était membre de la commission de contrôle des finances de la section fédérale du sud-est de la fédération du verre dont Joseph Sigward était le secrétaire. En décembre 1911 les rapports se tendirent entre une partie des premiers militants des syndicats lyonnais et la fédération. Ceux-ci refusaient que les "similaires", c’est à dire le personnel des verreries qui n’était pas des souffleurs, soient intégrés dans les syndicats. Ils brisèrent même un conflit entre les similaires et les directions. Pour eux, si les similaires voulaient se syndiquer, ils n’avaient qu’à créer leurs propres syndicats. Lors d’une visite en région lyonnaise de Charles Delzant, le secrétaire général de la fédération, celui-ci prit fait et cause pour les similaires. En rétorsion, les syndicats lyonnais annoncèrent qu’ils cessaient de verser leurs cotisations à la fédération. Le 24 décembre 1911, lors du congrès de la section fédérale sud-est, tenu à Lyon salle de l’Union des syndicats du Rhône, Bigex fit des propositions pour résoudre le conflit, et empêcher la scission. Il proposa de contourner les principaux militants verriers lyonnais, afin de conserver les verriers au sein de la fédération. Sa proposition fut de fixer un ou plusieurs endroits pour recevoir les cotisations syndicales et délivrer les cartes confédérales, et de distribuer La Voix des Verriers, le bimensuel fédéral, comme moyen de propagande. Ses propositions furent votées à l’unanimité par les délégués, réunis en congrès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77753, notice BIGEX Alphonse, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 5 décembre 2022.

SOURCES : La CGT, op. cit., pp. 457-458. — Compte rendu du congrès de Fourmies, Lyon, 1892, 76 p. — Le Grand écho du Nord de la France, 4 octobre 1891. — La Voix des Verriers, 1er février 1909, 15 août 1909, 1er juin 1912, 15 janvier 1912, 1er mars 1924 (BNF). — Notes de Gilles Pichavant.

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