KONDŌ Kenji

Né le 22 février 1895, dans le département de Hyōgo ; mort le 6 août 1969. Dirigeant du mouvement anarchiste.

KONDŌ Kenji était le fils ainé de KONDŌ Hideshirō, agriculteur, receveur municipal du village de Maeyama (actuellement Ichishima), district de Kōrikami, département de Hyōgo. Diplômé du lycée départemental de Kaibara en 1912, il entra à la Faculté d’économie politique de l’Université Waseda. Deux ans plus tard, quand se déclencha le mouvement pour le renversement du cabinet YAMAMOTO Gunbei, à l’occasion de l’Affaire Siemens (Affaire de corruption ayant impliqué des cadres de la marine nationale), KONDŌ Kenji assista pour la première fois aux meetings et aux manifestations contre le gouvernement. Après avoir lu, en novembre 1914, Seino lōsō (Le Combat pour la vie), roman de ŌSUGI Sakae, qui l’enthousiasma, il rendit visite à l’auteur, démarche qui allait l’engager dans le mouvement anarchiste. Il assista désormais à toutes les réunions d’agitation de masse organisées par le groupe d’ŌSUGI Sakae et adhéra au Groupe de recherche de WATANABE Masatarō. Parallèlement, il travailla au Mainichi shimbun (Journal Mainichi) de Tōkyō, puis exerça de nombreux autres métiers où il ne se maintint jamais longtemps à cause de sa participation au mouvement anarchiste.
En 1917, KONDŌ Kenji entra à la société d’édition Baibunsha pour collaborer à la publication de Aofuku (Habits bleus), de YAMAKAWA Hitoshi et ARAHATA Kanson. Deux ans plus tard, il créa avec ŌSUGI Sakae la revue Rōdō undō (Mouvement ouvrier) dans sa première version. Il fut un des fondateurs de la Fédération socialiste (Shakaishugi dōmei) en décembre 1920 et se chargea de la rédaction de son organe Shakaishugi (Socialisme). Un an plus tard, il fut à l’origine, avec KONDŌ Eizō et TAKATSU Seidō, de la réédition de Rōdō undō (Mouvement ouvrier) que l’on disait être le résultat d’un front commun de l’anarchisme et du bolchevisme. Lorsque les contradictions entre ces deux orientations s’approfondirent, ŌSUGI Sakae mit fin au front commun pour publier, en décembre 1921, la troisième version de Rōdō undō (Mouvement ouvrier), auquel participa également KONDŌ Kenji. Et désormais, celui-ci, choisissant définitivement le camp des anarchistes, parcourut le pays pour organiser des groupes de recherche, des meetings et des comités de soutien aux grèves. En août 1923, il participa an projet d’organisation de l’Union nationale des anarchistes qui ne fut jamais réalisé. Après l’assassinat d’ŌSUGI Sakae et de ses camarades lors du Grand séisme de Tōkyō, KONDŌ Kenji prit la direction du mouvement anarchiste et publia la quatrième version de Rōdō undō (Mouvement ouvrier) avec WADA Kyūtarō, WADA Eitarō, MURAKI Genjirō, MIZUNUMA Tatsuo, mais ils ne purent empêcher le recul du mouvement.
En janvier 1926, KONDŌ Kenji prit part à la formation de la Ligue des jeunesses noires (Kokushoku seinen renmei) ; la même année, il dirigea la publication de ŌSUGI Sakae zenshū (Œuvres complètes de ŌSUGI Sakae) en dix volumes. Avec IWASA Sakutarō et MIZUNUMA Tatsuo, il fit paraître, en janvier 1927, la cinquième version de Rōdō undō (Mouvement ouvrier). L’Union nationale libre des syndicats ouvriers (Zenkoku rōdō kumiai jiyū rengōkai) fut dissoute en mars 1928, et le mouvement anarchiste éclata en deux tendances, l’une anarchiste pure, et l’autre anarcho-syndicaliste à laquelle se joignit KONDŌ Kenji. Il apporta alors son soutien à Kokushoku rōnō shimbun (Journal des ouvriers et des paysans noirs) qui s’appela par la suite Rōdōsha shimbun (Journal des ouvriers) ; il participa aussi à la rédaction de Kurohata no shilani (Sous le drapeau noir). En mars 1934, les deux ailes du camp anarchiste se réunifièrent dans l’Union nationale libre des syndicats ouvriers (Zenkoku jiren ou Zenkoku rōdō kumiai jiyū rengōkai) et KONDŌ Kenji milita dans cette organisation jusqu’à ce que l’action devînt impossible, à cause de la répression.
Après la Deuxième Guerre mondiale, KONDŌ Kenji participa en mai 1946 à la fondation de la Fédération des anarchistes japonais (Nihon anākisuto renmei) qui fut dissoute en 1951 pour devenir la Fédération anarchiste (Anākisuto renmei). En 1955, cette organisation retrouva sa première dénomination et KONDŌ Kenji fut un de ses membres actifs jusqu’à ce qu’il tombe malade en novembre 1957.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237313, notice KONDŌ Kenji, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 mai 2021.

ŒUVRE : Ichi museifushugisha no kaisō (Mémoires d’un anarchiste), 1965. — Wala­ kushi no mita nihon aniikisumu undō shi (Histoire du mouvement anarchiste japonais tel que je l’ai connu), 1969.

SOURCES : WADA Kyūtarō, Gokusō kara (De la fenêtre de la prison), 1927 ; édition revue et augmentée, 1930. — Rōdō undō (Mouvement ouvrier), série 1 à 5. — Heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple). — Kurohata (Drapeau noir).

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